Association du patrimoine artistique asbl

Robert Decerf ensemblier-décorateur, créations des années 1920-1930. Exposition de dessins aquarellés

exposition du 16 février au samedi 14 décembre


Lors de la préparation de l'exposition sur les Arts Déco en Belgique (1920-40) (tenue au musée d'Ixelles en 1988 et accompagnée d'une importante publication devenue un ouvrage de référence), le nom et l'activité de Robert Decerf avaient complètement échappé à nos investigations, n'apparaissant pas dans les revues de l'époque. Il est vrai que, parfois, des artistes très actifs n'ont guère de temps à consacrer à la publication de leurs travaux, et se contentent d'une notoriété parmi une belle clientèle.

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Piet Linnebank

Paintings - drawings

www.petrus.me

Dans les premières années de la vie, Piet Linnebank parlait avec son frère jumeau Jaap une langue qu'eux deux seuls comprenaient. Cette première approche du langage a peut-être déjà marqué la recherche d'expression qui est la sienne aujourd'hui. Ayant passé son enfance et son adolescence à Bruxelles, dans les années 60 à 80, il fait aussi partie de ces jeunes gens qui, les premiers, ont connu autour de l'Ecole Européenne cette ambiance d'échanges cosmopolites et multilingues qui caractérise aujourd'hui si fortement Bruxelles. Ensuite, Jaap s'est lancé dans la finance et Piet dans la peinture et le dessin qu'il avait toujours pratiqué en marge de ses cahiers d'écolier. Après une année de formation à Saint-Luc Bruxelles, il est allé compléter ses études artistiques à Amsterdam, y a vécu et travaillé comme artiste, et s'y est occupé d'une galerie et d'ateliers d'art.

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Laura Brodzki - Peintures
Espace d'exposition - Association du patrioine artistique

Après avoir longtemps fait autre chose, Laura Brodzki est revenue à l'expression artistique, sa vocation première. Elle est revenue à la peinture par la peinture comme on revient à la vie, en se souvenant d'être vivante et en s'enchantant de l'être. Sa peinture est un chemin.
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François Loze  Visages urbains et traces humaines
espace d'exposition

Vingt ou trente ans séparent certaines de ces photos. Et pourtant, c’est le même regard, la même recherche. J’y vois une sorte d’écartèlement de la forme et du sens qui crée un appel d’air, un mouvement, quelque chose d’insaisissable où se défont les conventions de la représentation ou les genres de la photo. Les procédés de cet ébranlement sont avant tout plastiques, mais visent la signification de l’image. Au-delà de l’Inde ou de l’Amérique latine, au-delà de Paris, Moscou, Calcutta ou Lisbonne que l’on peut reconnaître ou situer, quelque chose qui vibre de la même façon et qui a trait à la condition des hommes sur terre. Depuis longtemps, depuis l’enfance, je crois, François regarde le monde depuis une autre rive. C’est quelqu’un qui accorde la même importance à tous les êtres vivants qui l’entourent. Les animaux sont pour lui des personnes et il n’a aucune peine à se faire comprendre d’eux. Il est étranger aux systèmes de pensée de l’Occident, à ses rapports de force, à sa vision du Tiers monde, qu’il a d’ailleurs rejoint, et où il vit à présent.


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Guillaume Vogels (1836-1896)

Prolongation jusqu'au dimanche 12 juin


Guillaume Vogels, un peintre luministe

Vogels fait partie de ces peintres qui vers le milieu du XIXe siècle comprirent qu’il n’y avait rien à attendre de la peinture bourgeoise et eurent la bonne idée d’aller planter leur chevalet dans la nature, devant la mer, dans la campagne ou dans la forêt. Finis les sujets nobles, les intentions morales, les anecdotes piquantes, ils essayaient de rendre simplement ce qu’ils avaient sous les yeux et leur fascination pour la nature. À ces sujets nouveaux, Guillaume Vogels ajouta la représentation des rues de Bruxelles qu’il aimait rendre sous la pluie : Matinée pluvieuse, Temps de chien. Il se plaisait même à montrer les ruelles des quartiers populaires où il avait passé sa jeunesse, pas seulement sous la pluie mais aussi de nuit, éclairées par le seul quinquet d’un réverbère. Le premier, il a montré ces « strottjes de Bruxelles », indignes de faire un sujet artistique, qui faisaient un peu honte aux bourgeois rêvant d’une capitale faite de belles avenues, ce Bruxelles au pavé mouillé qui contribua à la mélancolie de Nerval, et qui fit tant horreur à Baudelaire.

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Yves Bosquet
Association du patrimoine artistique

Ce sont des effigies de femmes, simples et belles, comme on en croise parfois dans la rue ou sur la plage. De vraies femmes, bien en chair, loin de toute imagerie glacée : une jolie baigneuse, une jeune fille d’allure vive, une belle poissonnière d’Ostende, à l’air encore un peu enfant, une Viennoise élégante, une Berlinoise attifée à sa façon… Mais au lieu de s’échapper dans la foule, et de disparaître, elles sont là devant nous, et restent posées candidement, laissant ressortir avec force leur naïve beauté. Le regard est lointain, comme absorbé dans une rêverie prolongée. Elles s’y abandonnent un instant, et ce moment s’éternise. Elles ont les yeux fixés sur un horizon que nous ne voyons pas. Peut-être ont-elles accès à cette éternité qui nous est refusée ? Il est certain qu’elles nous survivront, et ce ne sont pas les quelques conventions vestimentaires les rattachant à notre époque qui les empêcheront de traverser le temps.



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Hommage à Daniel Deltour 1955-2010
espace d'exposition


photos

Peintures-mobilier-architecture-photographies


Il avait une façon bien à lui d’aller chercher la beauté comme une irradiation, avant que ne s’impose l’image, avant qu’elle ne se referme en icône et que le galimatias de la culture ne s’en mêle. Il aimait chatouiller l’essence, celle de la peinture ou de la couleur dans ses tableaux, celle de la matière ou de la géométrie dans ses meubles ou son architecture. Pour cela, il avait quelques complices : Charles-Edouard qu’il citait volontiers, mais aussi Héraclite qu’il avait bien lu. Car il ne mâchait pas ses mots et à la sagesse des anciens, il préférait la fureur antique du logos présocratique, le rire sardonique, le coup de gueule ou le coup d’éclat. Il maniait la parole comme le chalumeau, avec des incandescences verbales ravageuses et des effets foudroyants. Il avait aussi des ennemis irréductibles et des aversions incommensurables. Revenu au monde avant l’image, il y débusquait la sensation pure et vive, aimant l’excès, voyant la vie comme un galop flamboyant jusqu’à la chute, météore dans un monde ramené au cours des astres. Hippocrate n’a rien pu pour lui. Bravo l’artiste. La terre a tourné une fois sur elle-même depuis qu’il a disparu. Tout coule, rien ne reste, écrivait-il en lettres d’or sur un de ses tableaux de jeunesse. Nous ne marchons jamais dans la même eau du fleuve, sur un autre. Plus que les objets qu’il nous laisse, il nous reste avec lui le souvenir et la conscience plus aiguë des rayons de lumière qui ont traversé l’espace pour venir se poser sur les choses.



Pierre Loze. Janvier 2011

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Albert Philippot (1899-1974) - Dessins et Peintures
Association du patrimoine artitique - Espace d'exposition




La contemplation prolongée est la voie d’accès à cette œuvre. Elle évoque le présent des années d’après-guerre et la fugitive conscience d’en être sorti sauf. Une bombe volante a atteint l’atelier du peintre et a détruit toute l’œuvre qu’il a réalisée jusqu’alors. Quel artiste ne serait désespéré par un tel désastre? Mais les siens sont là, son épouse, ses fils qui ont vingt ans. À travers une sorte de brouillard où la forme se dérobe au profit de l’aura, il tente de saisir l’instant, il suggère cette simple présence des êtres, la fraîcheur de l’élan de vie et l’idéalisme de cette jeunesse qui, à présent, envisage son avenir. Comme Hopper, Albert Philippot tente de rendre compatible l’expression du monde qui l’entoure et les anciens idéaux de l’art. Dans les portraits de ses proches, les coiffures et vêtements trahissent la mode des année’40, mais n’empêchent pas que s’exprime une sorte de souffle insaisissable, et en rendent au contraire la présence d’autant plus touchante. Dans les paysages, la recherche d’une fusion avec le ciel et l’infini rend plus aisément accessible la même sensation d’un art profondément idéaliste, en dépit des orientations de l’art de son temps. L’inspiration du peintre s’appuie encore sur une tradition de l’instant prolongé, qui des Primitifs flamands et passant par F.-J. Navez, G. Vogels ou F. Khnopff traverse la peinture belge. Mais après 45, l’art est décidément parti vers d’autres directions. Et une œuvre de restaurateur, de l’Agneau mystique et d’autres chef-d’œuvres endommagés par la guerre, attend Albert Philippot.

Pierre Loze, octobre 2010

Martine Boucher / Peintures
Association du Patrimoine artistique - espace d'exposition
MINES DE RIEN
Mais d’où lui viennent cet aplomb, ce coup d’œil, ce rire, cette façon de prendre les choses? Martine a la conviction de devoir les fondements de sa façon d’être à une petite enfance passée en Afrique. Des souvenirs confus, mais très vifs d’images et de sensations qui lui reviennent souvent. Rien ni personne n’a réussi à effacer l’empreinte de cette prime enfance qui a guidé sa vie comme ses choix artistiques, et qui aujourd’hui traverse complètement sa peinture. Elle entreprend des études libératrices à la Cambre en peinture, elle suit également des cours de gravure à l’académie d’Ixelles. C’est là dans l’atelier de gravure que survient la rencontre décisive avec Sylvie Baucher, précurseur de ce grand courant du mobilier contemporain en Belgique, qui fut pour elle un mentor et une mère spirituelle.



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Fabien de Cugnac 2000 - 2010
Association du Patrimoine artistique - espace d'exposition

Flac. J’ai lu Flac. Et je l’ai pris dans la gueule.
Il en est sorti une image, une bouche ouverte comme une écoutille, une respiration, un cri, un chant, un râle, une aspiration, une expiration, une inspiration. Une invitation à y pénétrer, à y remonter le cours du temps, à la recherche de l’origine du monde, à notre origine, à notre être le plus intime.
Délicieuse et terrifiante, enivrante, sensuelle, irrésistible.
J’ai plongé dans cette bouche fascinante et en est sortie à son tour une logorrhée d’images, la digue était rompue.
Clair-obscur, du noir absolu vers la lumière. Nette, claquante, impitoyable, trop vraie parfois pour être identifiable l’image met notre cerveau en déroute.
L’image parle à l’âme.
Marcel Duchamp, notre père à tous, nous a dit : Le regardeur fait le tableau.
La question est : Qui es-tu, toi qui me regardes?

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