Association du patrimoine artistique asbl

PASTELS

Jacqueline de Dorlodot

À propos de l'infini

Vernissage jeudi 2 mai à partir de 18 heures

à l'Association du Patrimoine artistique - 7 rue Charles Hanssens, 1000 Bruxelles - ouvert jeudi, vendredi, samedi de 14 à 18 h. - En présence de l’artiste tous les samedis - J. de Dorlodot+ 32 (0)498 19 60 69 + 32 (0)106 80 68

Jacqueline de Dorlodot, la rêveuse d’Ostende

À propos de l'infini

Homme libre toujours tu chériras la mer Baudelaire

Qui n'a ressenti, parfois, le sentiment de distanciation et de liberté que produit le spectacle de la mer et de son immensité ? Cette impression, fugace, nous libère un instant des soucis et des pesanteurs du quotidien. Elle survient lorsque nous effleure la pensée de l'infini, face auquel nous sommes si peu. Elle nous élève brièvement au-dessus de la mêlée des hommes et surtout, au-dessus de nous-mêmes.

Et pourtant, nous voici le plus souvent distraits devant la mer, submergés de sensations, fouettés par l'air vif,pris par l'agitation qui règne à ses abords et par la joie enfantine de ceux qui nous accompagnent. La philosophie s'accommode mal du bruit et de la vie ordinaire. Peut-être faut-il y revenir la nuit, et être seul face à elle, dans le silence? D'autant que le ciel étoilé en augmente le mystère.

Jacqueline de Dorlodot évoque cette sensation d'absolu qui peut nous prendre parfois. Elle ne peint pas la vraie mer, avec ses vagues, ses baigneurs, ses bateaux qui passent, ou ses drapeaux au loin, mais suggère plutôt le signe de la mer, et de cette immensité à la fois insondable et apaisante qui se confond avec celle du ciel. Elle suggère des effets de lumière et d'horizon lointain, dans des paysages sans localisation précise.

Cette stylisation, qui mène droit au but, fait de ses tableaux des petits objets de méditation qui nous conduisent à l'abstraction à partir d'un motif, celui d'un paysage imaginaire ne se référant à rien d'autre qu'à nous-mêmes et notre besoin d'absolu, souvent passager. Un paysage intérieur.

Du 15e au 17e siècle, ce genre de petits tableaux de méditation ont existé aussi. Ils utilisaient d'autres motifs: un visage rayonnant et pur d'un saint, ou le souvenir des souffrances endurées par le Christ. Nous accédons aujourd'hui à l'absolu par d'autres voies…

Pierre Loze