Association du patrimoine artistique asbl

ARIANE de BRIEY

Le vent se lève

exposition du 21 avril au 6 mai 2017

Vernissages jeudi 20 avril de 18 à 21 heures et dimanche 23 avril de 16 à 19 heures

Samedi 6 mai de 16h30 à 16h45
Lecture "Arbre pour mémoire", texte de Colette Nys-Mazure etdessins d'Ariane de Briey (Edition Signum). La lecture se fera en présence de l'auteur et sera suivie d'un drink de clôture

Association du patrimoine artistique 7 rue Charles Hanssens 1000 Bruxelles (Sablon)

jeudi, vendredi et samedi de 14 à 18 heures

www.arianedebriey.com

Araine de Briey s'est fait connaître par ses gravures, et bien sûr elle pratique aussi le dessin et la peinture, et même la sculpture, avec des créations textiles. Elle a une façon bien à elle de presser le papier et de traiter l'impression comme si elle devait atteindre, au-delà du papier, la rétine de celui qui le regardera. Il en reste une image qui dure et reste à l'esprit.

Elle parvient à nous faire partager ce moment qui fige les choses dans un instant unique et à suggérer une sorte d'enchantement à ce qui advient, qui est aussi une façon de regarder le monde. Elle aime passionnément la nature et en rend l'impression, comme portée elle-même par le vent. Chacune de ses gravures est un petit événement plastique où l'imprévu a sa place, une médiation avec la réalité, un accommodement avec elle, et un commentaire ébloui sur la beauté des choses. On retrouve évidemment cet état d'esprit dans ses peintures faites avec grâce et légèreté. Que dire de plus? Pour une fois, il n'y a pas grand chose à ajouter pour se laisser gagner par ce regard qui appelle la contemplation silencieuse et qui réchauffe à la fois les yeux et l'esprit.

Pierre Loze

Le vent se lève

D’une enfance en contact direct avec la campagne des abords de Bruxelles, Ariane de Briey a tiré son goût de la nature. Elle multiplie par les promenades et les voyages, des forêts au littoral, toutes les occasions de la côtoyer et d’évoquer par son art ce qui en fait la variété et la beauté.

Elle observe non sans inquiétude ce que les hommes font de notre Terre, mais regarde avec passion les témoins sauvegardés: des chemins qui parcourent les bois, des étangs aux abords plantés, des vergers et leurs vieux pommiers, des arbres vigoureux ou frêles, ou encore ces troncs d’arbres penchés aux branches secouées par les vents violents. Les moments sereins ne lui échappent pas, tel ce sentier de forêt menant vers l’inconnu ou ce bois de pins accrochés à des terres escarpées.

Ariane se plait aussi à regarder la mer, à la retranscrire à travers ce même regard qui se veut synthétique: des fragments d’océan dont les vagues, pétillantes de milliers de bulles, déferlent et fouettent les rochers. Cet instantané sur la vague qui jaillit n’est pas innocent, c’est même une invitation à jouir de l’instant présent, ce fragile et précieux moment que nous négligeons trop souvent.

Dans ces interprétations, Ariane privilégie aussi bien les rendus précis que les formes stylisées, qui la mènent à l’abstraction, le tout avec une profusion de couleurs, réelles ou imaginaires, à moins qu’elle ne leur préfère de simples monochromies.

Ces variations se poursuivent aussi à travers les techniques. Elle passe volontiers de l’une à l’autre, retraitant le même thème aux crayons, pastels ou fusain, à l’acrylique ou à l’aquarelle, à moins qu’elle n’utilise la gravure, quand elle ne s’empare pas de ses aiguilles pour aborder la broderie sur tulle, matière qu’elle rend diaphane par ses interventions au fil blanc. Ses interrogations l’amènent aussi à comparer le si simple geste du photographe qui arrête en une fraction de seconde le mouvement de l’eau, tandis qu’en broderie elle passe tant d’heures pour le reconstituer.

Lorsque le vent se lève en mer, il annonce bien souvent la tempête, mais il peut aussi réanimer une mer trop calme, Ariane l’entend ainsi et le croit capable de nous guider vers la vision d’un nouvel avenir.

Enfin lorsqu’elle fait une belle rencontre humaine, c’est les mots du poète qu’elle accompagne dans la conception de livres d’images créées avec cette même diversité poétique.

Dominique Vautier – avril 2017