Association du patrimoine artistique asbl

XXe siècle

PHILIPPE BRODZKI

MARCEL BROODTHAERS

LE ROI MARCEL
1924-2024


Jeudi 25 janvier >
Samedi 24 février 2024


VERNISSAGE / OPENING
Le jeudi 25 janvier à partir de 18h
Donderdag 25 januari vanaf 18.00 uur


Le 28 janvier 2024, Marcel Broodthaers, figure marquante de la scène artistique des années 1960-1970, aurait eu 100 ans : né le 28 janvier 1924 et mort à 52 ans, le 28 janvier 1976.
En répondant à une commande, le sculpteur belgo-polonais Philippe Brodzki, s’est lancé un défi : réaliser le portrait de cet artiste iconoclaste. Autour de ce buste, Portrait du roi Marcel, point d’orgue de cette exposition, l’Association du Patrimoine artistique propose de (re)découvrir les œuvres de ces deux artistes ainsi que les archives et souvenirs des belles années qui unirent les deux familles.


Images : image de l'affiche de l'exposition, association du Patrimoine artistique asbl, 2024./Le roi Marcel, P. Brodzki, épreuve en plâtre, 72 x 38 cm, 2023./Apprendre à lire (étude pour le buste), P. Brodzki, crayon sur papier, 50 x 65 cm, 2023./Constantin Brodzki et Marcel Broodthaers, photographie de famille.

Bien qu’il ait commencé à développer son art dix ans plus tôt, dès le milieu des années 1960, Marcel Broodthaers est apparu en pleine lumière à l’occasion d’une exposition qui lui fut consacrée en 1974 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. C’était le moment où l’art conceptuel anglo-américain pointait ses propositions un peu revêches, réclamant toute l’attention et la bonne volonté des visiteurs : petits rébus, textes encore dactylographiés, à lire debout, à déchiffrer sous la lumière et le grésillement discret des néons, dans des salles jouant avec le vide. L’art entendait alors réaliser la prophétie de Hegel qui, dans son Esthétique, affirmait qu’un jour l’Idée de l’art remplacerait l’Art lui-même. Par contraste, les œuvres de Marcel Broodthaers qui procédaient pourtant du même principe, apparaissaient pleines de poésie et d’humour surréaliste, d’une belgitude délicieuse, légère, inattendue, porteuses d’un esprit de liberté merveilleux. Michel Baudson invita l’artiste à donner une conférence aux Jeunesse et Arts Plastiques. La salle était pleine, l’orateur éblouissant, séducteur, inouï. J’y étais, voyant se dessiner devant moi l’Art contemporain, avec tout son charme. Peu de temps après, Marcel Broodthaers mourrait inopinément à Londres. Et voilà que cet œuvre est entré dans l’histoire et dans les grandes collections, comme pour clôturer l’épisode de l’art d’avant-garde ouvert par Marcel Duchamp à l’Armory Show en 1913. J’ai regretté de n’avoir pas mieux connu de son vivant ce poète subtil et cet artiste exceptionnel.

Philippe Brodzki a eu la chance de côtoyer Marcel Broodthaers pendant l’enfance et l’adolescence. Cette fréquentation a sans doute influencé sa formation, contribué au hasard d’un passage à l’Académie de Dusseldorf, et entraîné un chemin chez lui, une volonté et un parcours diamétralement opposé : la recherche de son inspiration dans l’histoire de l’art, l’art antique, précolombien ou chinois, le perfectionnement obstiné dans la maîtrise des techniques, le travail d’après modèle. Et cela dans une certaine solitude, alors que l’art dit contemporain devenait à la mode et s’enseignait désormais dans les académies, s’imitant à tout va.

Croiser de grands artistes est une chance, ils vous apprennent à découvrir votre propre liberté. Pour Philippe Brodzki, aujourd’hui, l’avant-garde appartient à l’histoire et l’histoire de l’art au présent.

Pierre Loze, 2024

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE ET VISUELS

Le communiqué de presse est disponible sur demande à communication.as.pat.art@gmail.com - Contact Daniela N. Prina.

Vous trouverez ci-dessous en téléchargement, les visuels libres de droits du 16 janvier au 01 mars 2024, pour une publication faisant le compte rendu de l’exposition ou son annonce. Nous vous remercions de bien vouloir mentionner les crédits photos précisés.

Het persbericht is op verzoek verkrijgbaar bij communication.as.pat.art@gmail.com - Contact Daniela N. Prina.
Hieronder vindt u als download de rechtenvrije beelden van de tentoonstelling van 16 januari tot 01 maart 2024, voor een publicatie die verslag doet van de tentoonstelling of deze aankondigt. We zouden het op prijs stellen als u de opgegeven fotocredits vermeldt.

VisuelsCMJN

Affiche de l'expositionpdf

Affiche de l'exposition jpg

Toute autre publication doit faire l’objet d’une demande auprès de l'Association du Patrimoine artistique
Contact Daniela N. Prina : communication.as.pat.art@gmail.com

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INFORMATIONS PRATIQUES

7 rue Charles Hanssens - 1000 Bruxelles (Sablon)
Jeudi - vendredi - samedi 14:00 - 18:00/Donderdag - vrijdag - zaterdag 14:00 - 18:00

Entrée/entry/ingang:gratuit.
Visite guidée / guided tour/rondleiging : 56 €. Groupe de 10 pers. maximum sur réservation uniquement./Groups of up to 10 people by reservation only./Groupen tot 10 personen alleen op reservering.

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PHILIPPE BRODZKI (Bruxelles, 1952)
Vit et travaille à Bruxelles

Extrait de : Drago Štambuk, in « Catalogue Philippe Brodzki », 2005.

Tel Atlas qui porte sur ses épaules le monde, dans la hiérarchie atlasisée des êtres vivants, les créatures sculptées par l’artiste belgo polonais Philippe Brodzki portent en elles leur propre monde en mélangeant des références classico mythologiques à leur existence et peut-être même pour quelques-unes d’entre elles - en bronze ou en céramique - en mêlant le temporel à l’intemporel grâce au mouvement de l’envol.
Une fascinante familiarité du connu et une présence poétique autant qu’imaginaire de la pureté des objets façonnés évoquent l’ordre personnel de l’ariste ; un ordre qui, par le biais d’une familiarité hors du commun , ouvre de nombreux espaces imaginaires en nous ramenant dans un futur passé (égyptien, gréco-romain, crétois, chinois) (...).

Réalisations dans l’espace public :

  • Fontaine, jardin de Mragowo, Pologne
  • Stanislas, Grand place de Virton, Belgique
  • Lion, Palais de Dioclétien à Split, Croatie
  • Le Citoyen, Maison communale de St-Josse, Belgique

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MARCEL BROODTHAERS (Bruxelles, 1924 - Cologne 1976)

Extrait de : Michel Baudson, « Marcel Broodthaers », in Clés pour les arts, septembre 1974, n°45.

Vouloir définir l’homme Marcel Broodthaers tient de la gageure ou de la simplification. Né en 1924 à Bruxelles, autodidacte, auteur de recueils poétiques, depuis toujours passionné par les problèmes d’art plastiques mais commençant seulement sa démarche de plasticien il y a une bonne dizaine d’années, il fit, en Belgique, les beaux jours de la contestation artistique en 1968. Il créa la même année son Musée d’art moderne, département des aigles, et vécut principalement à Düsseldorf, puis à Londres (...).

L’œuvre proprement dite, au premier abord dérisoire surtout si on ne veut en dépasser l’aspect purement formel, appartient à la fois aux domaines de l’art plastique, de la littérature et de la poétique, de la théorie critique, et aussi du jeu de mots et de sens présenté souvent comme des allitérations visuelles, des rebus dont la solution ouvre des perspectives symboliques et culturelles qui dépassent de loin l‘énoncé des signes qui les composent. Son œuvre entière, en fait, obéit à une conséquence politique, prise dans le sens d’une stratégie toute individuelle, soit la dérive à partir d’une série de symboles culturels, lui permettant de conserver sa liberté sociale et intellectuelle.

Le charbon, les moules, les œufs sont quelques exemples de sa reprise de symboles culturels immédiats (ou communs). Il ne magnifie pas ces objets par l’agrandissement publicitaire du pop ou l’accumulation, mais les sort de leur contexte pour en faire des instruments de son ironie, les comprenant non comme des témoignages mais comme des possibilités de déviance poétique. Il en va de même pour ses pièces où il joue avec la signification symbolique de l’or pour mieux faire ressortir l’obsession spéculative, artistique ou non.

Cette même démarche littéraire l’amène à la relecture du « Corbeau et du Renard », de La Fontaine, ou plus récemment des grands poètes du XIXe siècle, tels Baudelaire, ou encore à la relecture d’images anciennes (cartes postales, illustrations de livres, etc...) où il impose au sens commun son propre sens de la modernité (...).