Association du patrimoine artistique asbl

Paul Philippot (en collaboration avec A. Reniers)

Traduction néerlandaise de C. Brandi, La fine dell' avanguardia
«in» Boog, 1964,1, p. 11-31

Pierre Loze et Thierry Aughuet

Christophe Gevers designer
Bruxelles, éditions d'Art Laconti, 2008, 151 pages

Recherches et coordination Michelle Fener-Weinstein et Philippe Niels

En 1958, l’année de l’Exposition Universelle, Christophe Gevers ouvrait la brasserie Le Cap d’Argent à Bruxelles, dont il avait lui-même dessiné l’essentiel du mobilier et conçu l’aménagement. Un succès immédiat. Le public découvrit là un modernisme chaleureux, confortable, mettant en œuvre des matériaux nobles et durables. L’année suivante, Gevers dessinait sa première chaise pour La Taverne des Beaux-Arts. Un chef-d’oeuvre. Les prix de Design, la proposition d’enseigner à La Cambre s’en suivirent. Christpophe Gevers put alors se consacrer complètement au design. Avec le même talent, le même sens des matières, il réalisa d’autres aménagements, brasseries, restaurants, restaurants d’entreprise, auditorium, cinémas. Restés intacts Le Vieux Saint Martin, La Marie Joseph, Le Canterbury témoignent toujours de son style qui n’a pas pris une ride.
Une carrière étonnante, faite de succès, d’amitiés fidèles, que ce livre retrace.  
 

Christophe Gevers dit volontiers préférer les chiffres aux lettres, le croquis coté aux intentions verbales, le devis de l’artisan aux considérations de l’esthète. Et pourtant, sa carrière commence manifestement avec une étonnante création verbale : l’assemblage des mots qui désigneront le premier café-restaurant qu’il a conçu à Bruxelles : Le Cap d’Argent. Cet endroit a fait rêver bien des générations depuis son ouverture en 1958, non seulement par son aménagement, mais aussi par son nom qui n’a d’ailleurs pas fini d’exercer sa séduction. Dans les années 60 et 70, le Cap d’Argent qui se situait en face du palais des Beaux-Arts a vu défiler tous les grands artistes, solistes classiques, musiciens de jazz artistes plasticiens les plus renommés qui en ont tiré, le temps d’une soirée à Bruxelles, l’impression d’une ville bénéficiant d’une élite bruxelloise brillante, ouverte à tout ce qui se fait de mieux. J’ai personnellement toujours su gré à Christophe Gevers, que je ne connaissais alors que par ses créations, de me permettre d’entretenir ainsi auprès des visiteurs étrangers l’image, parfois un peu imméritée, d’une ville où une sorte d’excellence existe et tient le cap.