Association du patrimoine artistique asbl

Didier Martens

Peinture flamande et goût ibérique XVe-XVIe siècles
LE LIVRE TIMPERMAN, Bruxelles, 2010, 240
Un volume de 240 pages
Format 24 x 16,5 – 120 illustrations - Parution octobre 2010
Prix de vente € 48
Souscription à € 43 jusqu’au 1er septembre 2010
sur le compte 001– 4503411– 68 du Livre Timperman
00070871701 CIC
IBAN FR76 3002 7175 3300 0708 7170 186 (France)
Frais d’envoi en Belgique € 7 – Europe € 10
Reste du monde € 20
LE LIVRE TIMPERMAN
Chaussée d’Alsemberg, 985
1180 Bruxelles
Belgique

lelivretimperman@skynet.be



Il est difficile, pour qui visite aujourd’hui l’Espagne ou le Portugal, de ne pas être frappé par la quantité de peintures flamandes des XVe et XVIe siècles visibles dans les musées et les églises. Le présent ouvrage aurait pu constituer une nouvelle tentative de dresser l’inventaire de ces peintures. L’ambition de l’auteur, professeur d’histoire de l’art à l’Université Libre de Bruxelles, est différente. La peinture flamande et le goût ibérique n’ont pas été interprétés comme deux catégories distinctes, mais comme des facteurs susceptibles d’interagir. Plutôt que de considérer comme des mondes séparés les peintres et leurs clients, et de postuler que ces derniers n’auraient acquis que des produits finis, achevés, le ‘et’ du titre a été interprété comme un ‘plus’ mathématique. L’auteur a cherché à mettre en évidence la résultante d’une rencontre culturelle qui s’est répétée pendant quelque 150 ans : celle des peintres des anciens Pays-Bas avec leurs publics espagnol et portugais.

Il est apparu que deux types de productions doivent être effectivement considérés comme la résultante d’une véritable interaction entre les pratiques artistiques des peintres travaillant dans les anciens Pays-Bas (la ‘peinture flamande’) et les préférences esthétiques du public de la Péninsule ibérique (le ‘goût ibérique’). La formule des volets partagés en deux compartiments superposés n’était certes pas inconnue dans le nord de l’Europe, mais cette variante peu fréquente du triptyque flamand a reçu en Espagne et au Portugal un accueil exceptionnel. Ce succès, on a tenté de l’expliquer en faisant valoir le fait que la clientèle ibérique, appréciant tout particulièrement depuis le XIVe siècle l’empilement des champs imagés au-dessus de l’autel, pouvait retrouver une richesse figurative comparable dans le triptyque flamand à quatre compartiments latéraux.

La série des grands retables muraux, peints en tout ou en partie par des artistes résidant dans les anciens Pays-Bas, constitue un second résultat de la rencontre de la peinture flamande avec le goût ibérique. Depuis l’époque de Hans Memling, des peintres brugeois et anversois se sont vu confier la tâche de décorer des ensembles qui, tant par leur architecture que par l’agencement des représentations, leur étaient tout à fait étrangers. Si le triptyque à quatre compartiments latéraux est aussi attesté dans les Flandres, il n’en va pas de même du retable mural à panneaux multiples, non mobiles, en tout cas sous sa forme monumentale, typique du monde ibérique.

Le présent ouvrage, préfacé par Paul Philippot, réunit pour la première fois les triptyques flamands à quatre compartiments latéraux qui ont été certainement ou très probablement commandés par des Espagnols ou par des Portugais. Il réunit aussi les retables muraux de type ibérique dont au moins une partie des panneaux a été réalisée par un peintre flamand. La plupart des ensembles étudiés sont peu connus et n’ont souvent été reproduits que dans des publications locales.